L’autoexploitation juvénile – Ce que les parents d’ados doivent savoir
Comme parent, il peut être difficile d’apprendre que son enfant a été l’instigateur d’un incident d’autoexploitation juvénile (souvent appelé « sexting » par les médias). L’autoexploitation juvénile se définit généralement comme le fait, pour une jeune personne, de créer et de transmettre ou de partager avec d’autres jeunes des photos ou des vidéos à caractère sexuel par l’entremise d’Internet ou d’appareils électroniques (messagerie sur téléphone cellulaire, applications de messagerie, réseaux sociaux, etc.).
Si votre enfant a été impliqué dans un incident d’autoexploitation juvénile, vous vivez sans doute des émotions de toutes sortes : gêne, honte, colère, une certaine vulnérabilité ou de l’incertitude quant à ce qui pourrait se passer. Rassurez-vous : il est tout à fait normal de vous sentir ainsi.
À savoir pourquoi un jeune se retrouve impliqué dans un incident d’autoexploitation juvénile, les raisons sont multiples, tout comme les répercussions de l’incident sur le jeune en question. Certains jeunes se sentiront mal à l’aise et extrêmement vulnérables, tandis que d’autres (notamment celui dont la photo a été prise ou diffusée, ou celui qui a pris ou fait circuler la photo ou la vidéo de quelqu’un d’autre) se retrancheront dans une apparente indifférence et auront l’air de ne pas se rendre vraiment compte du préjudice que les images ou les agissements en question peuvent avoir causé, ou encore des conséquences à long terme de la situation.
Ce qu’il faut savoir sur cette problématique?
- Sachez que les adolescents ne racontent généralement pas à leurs parents les expériences dont ils sont gênés ou dont ils ont honte; ne tenez pas pour acquis que vous serez mis au courant s’il y a un problème.
- C’est normal que les jeunes fassent des erreurs de jugement; cela fait partie de leur apprentissage. Lorsqu’un ado fait une erreur, faites en sorte qu’il en tire une leçon et encouragez-le à faire la distinction entre l’erreur de jugement et l’image qu’il se fait de lui-même.
- La circulation de photos ou de vidéos à caractère sexuel entre les jeunes et leur diffusion par l’entremise d’Internet ou d’appareils électroniques peut avoir des répercussions à court et à long terme. Ces répercussions dépendront de la personnalité de l’ado, de son tempérament, de ses réseaux de soutien et de sa résilience.
Conversations à avoir avec votre adolescent :
- Parlez à votre ado de la différence entre une relation saine (où il y a de l’amour, du respect, de l’affection) et une relation malsaine (où il y a de la manipulation, de l’intimidation, des pressions). Rappelez-lui que, dans une relation saine, votre ado n’a pas à subir de pression venant de l’autre pour s’engager dans des conversations sexuellement explicites ou partager des images à caractère sexuel.
- Faites comprendre à votre ado l’importance de l’établissement et du respect des limites de chacun dans l’espace numérique. Les renseignements que votre ado partage et ceux qui concernent autrui doivent être protégés et traités avec respect (ils ne doivent pas être dévoilés à d’autres). Faites valoir que ce principe continue de s’appliquer après la fin d’une relation.
- Parlez à votre ado des problèmes qui peuvent arriver lorsqu’on partage des renseignements à caractère privé ou intime, comme des photos ou des vidéos transmis électroniquement. Des images ainsi transmises peuvent facilement être utilisées de façon malavisée par la suite. Le destinataire pourrait les montrer à ses amis, les retransmettre ou les publier sur Internet, ou s’en servir pour manipuler l’autre personne et la contraindre à se livrer à d’autres activités sexuelles.
- Expliquez à votre ado qu’il peut être illégal de produire, de posséder ou de distribuer des photos ou des vidéos de personnes mineures nues ou représentées de façon sexuellement explicite.
Les consignes de sécurité et autres renseignements fournis dans le présent document n’ont d’autre but que d’informer le lecteur, non de le conseiller. Il revient au lecteur d’évaluer ce contenu en fonction de sa propre réalité, de l’âge et du degré de maturité de l’enfant à protéger et de tout autre élément pertinent.
« Face à la roche, le ruisseau l’emporte toujours, non par la force, mais par la persévérance. »
— H. Jackson Brown